Conseils pour le MIDI
(update 18/01/2000)

Le langage MIDI fait partie intégrante des séances de studio depuis plus de 10 ans (ça a mis environ 5 ans à bien accrocher dans ce milieu), que ce soit pour l'automation des changements de programmes d'effets, ou le séquencement d'instruments, quand ce n'est pas carrément la console (pour les petites) qui est automatisée par ce biais.

Mais ce langage est maintenant trop lent par rapport à sa vocation première. Ils avaient uniquement pensé, en effet, que ce seraient des doigts (donc 10 sauf si vous jouez aussi avec les orteils !) qui joueraient en temps réel sur un clavier de commande. Ca ne leur est pas venu à l'idée qu'à partir du moment où les informations de doigté (hmmmmm.....) étaient converties en commandes informatiques, un ordinateur pourrait un jour remplacer ces doigts et en simuler non pas 10 mais 100, voire 1000, en même temps. Effectivement, là le MIDI devient lent !

Donc, pour ne pas perturber le bon timing de vos informations, un certains nombres d'astuces (la plupart connues comme le loup blanc, je ne prétends rien dévoiler) permettent de mieux exploiter ce langage.

Question de tempo

Dès qu'un séquenceur fonctionne, il émet 24 fois par noire un octet baptisé 'MIDI Clock'. Cet octet est prioritaire sur toute autre forme d'information, y compris les notes que vous émettez sur la même sortie.

Soit vous coupez l'émission du MIDI Clock dans votre séquenceur (la plupart du temps, ça ne sert à rien, sauf si vous avez des effets qui comptent sur cette information pour respecter des temps de délai alors que votre tempo change par endroits. Rien qui ne puisse être réglé par l'émission de quelques 'Control-Changes' aux endroits adéquats !)
Soit vous continuez de l'émettre, et à ce moment là il est préférable de travailler dans une plage de tempo raisonnable : entre 50 et 180 BPM.

En-dessous, il y a trop peu d'informations de timing pour que des triples croches soient bien respectées par d'autres machines
(séquenceurs, arpégiateurs, boîtes à rythme, etc...) ailleurs sur la chaîne MIDI.

Au-dessus, vous 'encroutez' le réseau MIDI d'informations de timing, et c'est justement le timing de vos notes, qui tentent de se frayer un chemin parmi ce foutoir, qui va en souffrir.

Vous pouvez toujours diviser ou multiplier le tempo par deux, et appliquer une division inverse à vos séquences de notes, non ?

Eliminez le superflu à la source !!!

Débrayez des trucs bien souvent inutiles, comme l'Aftertouch, dès l'émission depuis votre clavier maître. Si vous jouez avec cette fonction enclenchée, et qu'elle ne vous sert à rien, vous allez surcharger inutiliement la liaison MIDI entre le clavier et le séquenceur, ce qui aura pour conséquence que le timing d'arrivée de vos notes dans le séquenceur sera perturbé. Si vous quantisez comme des malades de toute façon, une fois dans le séquenceur, oubliez ce que je viens de dire.

Transfert vers un magnéto

Lorsque vous avez décidé de transférer les sons de synthé sur bande (ou Direct to Disk) plutôt que de les faire jouer en direct lors du mix avec le séquenceur, il vaut mieux que le timing des notes soit parfait, non ? Souvenez-vous qu'en MIDI, un accord n'existe pas. Comme les notes passent à la queue-leu-leu dans le réseau, il n'existe que des arpèges rapides. Il faut compter environ 1 ms pour le passage d'une note (sans compter sur le running status, qui permet d'épurer un peu le message).

Donc, si votre refrain commence avec en même temps une nappe (5 doigts), un accord de piano plaqué (10 doigts), un glissé de basse (1 ou 2 doigts + des infos de Pitch Bend), une pêche de batterie (BD + SN + Crash = 3 doigts), un accord de guitare (5 doigts), et quelques trucs en plus......

On en est à 24 doigts plus tout un tas d'autres infos comme peut-être de l'aftertouch (voir plus haut) ou d'autres trucs plus utiles, même inévitables, comme le Pitch Bend de la basse. Tout ce beau monde en même temps ça nous fait environ 30 ms entre la première note et la dernière dans ce qui est censé être un accord où tout le monde joue en même temps n'est-ce pas ?

A moins que vous ne disposiez de plusieurs sorties MIDI sur des bus informatiques séparés, comme on en trouve un peu partout maintenant chez Steinberg, E-Magic, Opcode, MOTU, etc... (un splitter MIDI ne compte pas, il ne fait que présenter sur plusieurs sorties la même information), vous avez intérêt à faire passer les instruments un par un.

Il suffit d'établir le synchronisme entre le magnéto et le séquenceur, une bonne fois pour toute, et de faire plusiers passages avec le séquenceur en lecture, avec à chaque fois une piste particulière sélectionnée. Il suffit de muter les autres pistes (ou d'utiliser la fonction MIDI Solo, si elle existe).

De cette façon, le timing des notes de chaque partie sera perturbé au minimum par d'autres parties peut-être très chargées. Bien entendu, à vous de voir : s'il y a des parties de nappes, ça peut passer avec d'autres parties. C'est surtout les éléments percussifs qui bénéficieront d'une telle épuration du réseau MIDI.

Prévoyez un décompte

Ca ne mange pas de pain. Ca permettra aux autres musiciens de se caler confortablement dans le rythme avant d'attaquer les premières notes (prévoyez plutôt deux mesures qu'une seule). Ca permet aussi à tous vos synthés de recevoir à l'avance tous les Program Changes, Control Changes et messages System Exclusives qui leur sont nécessaires pour bien entamer la séquence.

Et maintenant, la même rengaine...

Evitez de chaîner plus de 3 machines en THRU-->IN. Au-delà, vous risquez de vous retrouver avec des notes coincées ou qui ne jouent pas. Si jamais vous ne pouvez pas faire autrement faute de boîtier répartiteur, alors mettez en tête de chaîne la machine qui doit jouer ce qu'il y a de plus percussif, et mettez en queue de chaîne les machines qui jouent les nappes (je sais, c'est impossible de faire ce choix maintenant que toutes les bécanes sont multi-timbrales).


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