Production d'un Film (page 3)
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l'équipe vidéo
Le processus de tournage sur pellicule film sous-entend qu'il faut attendre au moins
une demi-journée avant de pouvoir visualiser ce qui a été
filmé, le temps que la bobine de film parvienne au labo le plus proche, que
ce négatif soit développé, et qu'un tirage positif en soit effectué
(seulement des bonnes prises indiquées par la scripte sur le rapport
image, dont le labo récupère une copie carbone).
De ce fait, selon une tradition qui remonte aux débuts même du cinéma,
le producteur, le réalisateur, le chef-opérateur et parfois le chef
opérateur son (lorsque la projection se fait en son synchrone) se réunissent le soir après la journée de tournage,
soit au labo, soit à la salle de projection la plus proche, pour assister
à la projection des rushes (nom donné aux plans dans
leur état brut) de la veille !!!
A cette époque, c'est donc seulement à ce moment là que les
principaux responsables du film prenaient connaissance de ce que le cadreur avait
fait au moment du tournage ! Il n'est peut-être pas trop tard pour refaire
un plan dès le lendemain, alors que l'équipe de tournage n'a pas encore
changé de décor. Mais ce n'est pas très souple.
Dès que possible, l'idée de proposer un système de surveillance
vidéo du cadrage, en direct lors du tournage, s'est imposée. L'équipe
responsable de ces appareils est maintenant quasi-incontournable, pour des raisons
qu'il reste à éclaircir.
Voyons déjà comment fonctionne le principe de la visée vidéo.
C'est optiquement que l'image provenant de l'objectif est reportée
dans l'oeilleton de visée de la caméra. A l'origine sous forme d'accessoire,
maintenant intégré dès la fabrication des caméras, la
visée vidéo fonctionne avec un système de prisme qui scinde
l'image en deux, pour que la visée traditionnelle reçoive toujours
la part qui lui est due. L'autre exemplaire vient frapper des capteurs CCD, comme
ceux qui équipent les caméras vidéo modernes, de manière
à créer une image vidéo composite standard (PAL ou NTSC,
selon les besoins).
Un connecteur BNC permet de récupérer ce signal, qui pourra alimenter
un moniteur vidéo, voire, un magnétoscope. |
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principe de la visée vidéo
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L'équipe vidéo veille, entre autres, au bon calibrage
des moniteurs de contrôle, qui doivent afficher exactement la même portion
d'image que celle qui sera impressionnées sur la pellicule. A l'aide de bandes
de gaffer noir (scotch typique des métiers de l'audiovisuel),
ils délimiteront ainsi le champ exact sur l'écran vidéo.
La visée vidéo n'est envisagée au départ que comme confort
supplémentaire lors du tournage, permettant au réalisateur d'assister
en direct au cadrage alors qu'il devait auparavant attendre le lendemain soir. Cette
nouvelle pratique n'élimine pas, quoi qu'il arrive, la nécessité
d'assister à la projection des rushes : des problèmes de rayures
de la pellicule provoquées par au mauvais défilement dans le magasin,
ou l'emballement du moteur de la caméra, parmi tant d'autres problèmes,
ne peuvent être détectés autrement.
Très vite, l'idée d'enregistrer cette sortie vidéo avec
un magnétoscope a fait son chemin, permettant au réalisateur
de revoir une prise immédiatement après son tournage. Un magnétoscope
étant capable d'enregistrer et de relire l'audio, en plus de la vidéo,
le chef opérateur son pourra fournir un son témoin de bonne
qualité à l'équipe vidéo, qui pourra ainsi proposer
au réalisateur de revoir à la fois l'image mais aussi le son d'une
prise !
Le synoptique d'un tournage ressemblera alors à ça :
L'avantage ne s'arrête pas là. L'équipe
vidéo joue un bien plus grand rôle encore, dans les productions film
d'aujourd'hui. Grâce à eux, le montage va vraiment pouvoir se
faire parallèlement au tournage ! Pour cela, il faudrait, dans l'idéal,
qu'un time-code soit envoyé parallèlement à la caméra, au magnétoscope
et au magnétophone multicanal (bien qu'il soit tout à fait possible
de faire sans, en rendant les choses bien plus compliquées !).
Deux options sont possibles : Un générateur de time
code distribue le signal de time code à tous les appareils (fig.
1), ou c'est le magnétophone (étant la première
machine à tourner lors d'une prise) qui l'émet pour
les autres machines (et pour lui-même) (fig. 2). |
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figure 1
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figure 2
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Quelle que soit l'option retenue, le but est d'obtenir les mêmes adresses
de time code sur le support image pleine qualité (négatif
caméra), sur le support son pleine qualité (bande
multi-canal) et sur le support image+son basse résolution (bande
vidéo).