Production d'un Film (page 4) |
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l'équipe vidéo et le montage virtuel
Une fois qu'une série de plans a été tournée, l'équipe
vidéo peut les numériser (les transférer sur disque
dur amovible, avec au passage, des algorithmes de réduction de débit
pour que moins de place soit occupée sur les disques) et confier
le tout au monteur dans les plus brefs délais. Ce dernier peut très
bien être installé dans un camping-car garé à quelques
mètres du plateau de tournage (c'était le cas sur BASIC INSTINCT
et sur de nombreux autres films depuis), équipé avec
un système de montage virtuel (Avid, Lightworks, Media 100, etc...). Dès réception du disque dur, celui-ci peut entamer le montage
de la scène.
Premier avantage, le réalisateur peut assister quasiment en direct au montage
de son film, et réagir rapidement. Par exemple, le monteur peut lui montrer
une scène, et lui conseiller d'ajouter un petit plan à un endroit pour
améliorer le tout. Le réalisateur peut alors, en revenant sur le plateau,
demander à l'assistant qu'il ajoute le tournage de ce petit plan au planning.
- "Mais la qualité des images et
du son qu'il manipule n'est pas optimale !"
Ce n'est pas ça le plus important. Le plus important, c'est que les adresses
de time code qu'il manipule soient les mêmes que les adresses sur les
supports originaux "pleine qualité".
Lors d'un montage de ce type (sur banc virtuel), ce ne sont
pas les images et les sons qui sont manipulés, juste des pointeurs, des
paramètres, qui indiquent comment la lecture des fichiers image et son doit
se faire depuis le disque dur : quel fichier image, de quel TC à quel
TC, avec quel effet vidéo, avec quels fichiers son, sur quelles pistes, de
tel TC à tel TC, à quel niveau, avec quel fade-in, quel fade-out, etc...
Ces paramètres de lecture peuvent être affichés sous forme de
tableau, qui forme une EDL texte (voir plus loin).
![]() |
exemple d'EDL texte |
Lorsque le monteur effectue ses montages (spécifie
ces pointeurs, en somme), il forme une liste de ces décisions
de montage dans la mémoire du système de montage. Cette EDL
(Edit Decision List) peut être imprimée,
et bien entendu, sauvegardée sur disquette.
Le format le plus courant est le format CMX, mais chaque logiciel de montage a son
propre format. Il en existe donc des dizaines, propres à Avid, Lightworks,
Media 100, SADiE, Pro Tools, Sonic Solutions, Sony, Ampex, Akaï, etc... Le fichier
peut même être sauvegardé ou lu en tant que fichier texte, les
colonnes étant séparées par des tabulations, par exemple. Comme
il ne s'agit que de pointeurs, ce fichier n'occupe que quelques centaines de kO,
les fichiers image ou son occupant quant à eux plusieurs MO, voire plusieurs
GO sur des disques généralement dédiés à leur
stockage.
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Le même résultat pourrait être obtenu en modifiant
le TC de début de ce fichier dans l'EDL texte, même si c'est
bien moins convivial. Tout logiciel devrait, cependant, donner accès
à l'EDL sous cette forme brute qu'est l'EDL Texte.
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