Rapport Scripte |
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Aussi appelé Rapport
Image
C'est, comme on s'en doute, la scripte qui tient ce rapport. Elle remplira
un formulaire pour chaque plan (les formulaires sont auto-carbonnés,
et comportent donc plusieurs exemplaires, dont un pour la production et un pour le
labo).
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Elle entoure les prises qui sont jugées
bonnes par le réalisateur dans les cases prévues en . Constatez qu'il y a 15 prises
de prévues sur ce formulaire, bien assez pour le nombre de prises moyennes
par plan sur un long-métrage (disons 5 prises, ce qui est déjà
confortable). Le N° du plan est indiqué en
. Elle peut noter des commentaires
relatifs à chaque prise en
, et des commentaires d'ordre global en
(il y a plus de place d'ordinaire,
j'ai tronqué pour les besoins du site). Lors des prises, elle
effectue un minutage avec un chronomètre
. Si celui-ci fait "bip", le chef
opérateur son se fera une joie de reprogrammer l'engin pour qu'il ne le fasse
plus. Un bon coup de tournevis dans le haut-parleur le "reprogrammera"
définitivement ! L'objectif utilisé est noté en
, au cas où le chef opérateur
ne s'en souvienne plus (ils ont en général une mémoire
d'éléphant) lorsque, par exemple, le moment est venu
de tourner un autre plan en relation avec celui-ci, plusieurs jours plus tard. Une
colonne
est prévue pour noter l'ouverture (la valeur de "diaph"
si vous préférez) et le filtre utilisé
pour chaque prise. En effet, le cauchemar du chef-opérateur, c'est
la fin de journée, lorsque le soleil commence à se coucher, si le plan
n'est justement pas censé se passer à cette heure là. Il doit
se battre contre la lumière qui baisse (ouvrir le diaph, de plus en
plus, à chaque prise) et qui devient orange (filtrer
en bleu, de plus en plus).
Pour simplifier le descriptif des différentes conditions d'éclairage
rencontrées au cinéma, cette industrie a réduit cela à
4 conditions d'éclairage : Intérieur Jour / Intérieur
Nuit / Extérieur Jour et Extérieur Nuit. La scripte
coche les cases correspondantes en . Enfin, pour en terminer avec les infos liées à
l'image, le N° de bobine film sur laquelle figure le plan est indiqué
en
.
Certaines infos relatives au son peuvent aussi être notées par
la scripte sur son rapport, bien que je n'aie jamais rencontré cette pratique
en court-métrage ! Chaque maison de production a ses petites manies. Ainsi,
une case
est prévue pour indiquer le N° de bobine son qui comporte le son
synchrone de la prise de vue. Cela est bien utile dans le cas où la projection
des rushes est sonore. Il est aussi prévu d'indiquer si le plan est sonore
ou muet, et la distance du sujet filmé par rapport à la caméra
. Les
termes habituels sont : proximité, semi-proximité et
éloigné.
Les cases que je n'ai pas décrites sont, il me semble, auto-explicatives
!
L'ami fidèle de la scripte est le polaroïd,
qui lui sert à prendre une photo à la fin de chaque plan (ou
prise, selon ses inquiétudes, son pire ennemi étant la scène
de cocktail, où l'on boit et fume à tout va !!!). En
effet, elle s'occupe aussi de la continuité : les plans étant
tournés dans l'ordre qui coûte le moins cher, il est rare que les plans
soient tournés dans l'ordre chronologique du film. Dans ce cas là,
on dira qu'on tourne en continuité. Il n'y a pas de terme pour dire
qu'on tourne en discontinuité, puisque c'est normal de procéder ainsi.
deux exemples :
Dans une scène, un comédien descend un escalier pour atteindre une pièce en contre-bas, et se sert un verre. Installation de tout l'éclairage pour l'escalier (1 heure), le plan est tourné (15 mn). Démontage de l'éclairage et installation dans la pièce du bas (1 ou 2 autres heures), les plan sont tournés (1 heure). Jusque là, rien d'anormal.
Et là, devant une équipe hébétée par tant d'incompétence, le "would-be réalisateur" fraîchement sorti de l'IDHEC (ancienne école de cinéma nationale, rebaptisée FEMIS) annonce à tout le monde que le comédien doit remonter l'escalier !!! Bilan : au moins une autre heure de perdue, alors qu'il suffisait de filmer la descente et la montée avant la pièce du bas. (anecdote véridique, parmi des milliers d'autres)
Un film (fictif, celui-là) commence dans une maison de campagne en Ardèche, puis se déroule à Paris, Rome, New-York, Tunis... pour se finir de nouveau dans la maison de campagne. Ne croyez-vous pas que c'est plus économique de regrouper le tournage des scènes de début et de fin sur la même semaine ?
Les rares cas où le film est tourné
en continuité sont lorsque le réalisateur craint que ces sautes permanentes
dans la chronologie du film ne perturbe un comédien, dont le personnage passe
par une grande et difficile évolution psychologique.
La scripte doit donc faire attention, au début de chaque prise de vue censée
raccorder avec un plan tourné précédemment, que les verres sont
bien remplis au même niveau, que les cigarettes font la bonne taille, que les
accessoires sont orientés de la même façon, qu'une porte n'est
pas ouverte dans ce plan, alors qu'elle est fermée dans l'autre (l'erreur
la plus classique), etc...
Quand le chef-opérateur son n'est pas sûr des prises qu'il doit cercler
sur son rapport son, c'est la scripte qui détient le plus probablement l'information
manquante. Il est prudent pour les deux d'effectuer un recoupement en fin de journée,
pour être sûr qu'image et son seront travaillés sur les mêmes
prises.
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