Méthode Traditionnelle (page 2)

Le poinçon et le piétage

Traîtement de l'image

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Traîtement du son

Le monteur son (ou le monteur image) resynchronise l'image et le son en plaçant les croix de clap image et les croix de clap sonore en vis à vis sur la table de montage. S'il y a plus d'image que de son, ou plus généralement l'inverse, il utilise de la bande amorce pour combler les vides apparaissant sur l'autre défileur.
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Pour ne pas risquer de perdre ces synchronismes patiemment et fastidieusement récupérés, le monteur (ou son assistant) procède aux opérations suivantes :
La croix de start et le poinçon
Après quelques mètres de bande-amorce, nécessaires pour une bonne fixation sur la bobine réceptrice, le monteur trace une croix appelée croix de start sur la bande amorce de chaque défileur.

240 images plus loin exatement (10 secondes à 24 i/s), il pratique un trou dans la bande amorce image. Ce trou projette un rond blanc lorsqu'il passe devant le lecteur image.

En face, sur chaque défileur son, il place une image de 1 kHz qu'il a découpée dans les nombreuses secondes de 1000 Hz que le repiqueur aura reporté sur la bande perforée.

Lors d'une projection, le rond blanc doit être accompagné d'un seul "top" sonore, preuve que tous les sons sont bien synchrones à l'image.

48 images plus loin, il placera la première image (ou le premier son, si le son débute avant l'image) de la (ou les) scène(s) qu'il est en train de monter.
C'est ce seul système de poinçon image et son qui permet de conserver la synchro dans toutes les étapes ultérieures de post production !!!

Le piétage
Pour ne pas risquer, encore une fois, de perdre la synchro une fois qu'il aura entamé son montage (autrement dit : supprimé les claps !), le monteur procède au piétage de ses supports. Cela consiste à numéroter les supports avec des chiffres croissants inscrits sur le bord de la pellicule image ou son.

Ces chiffres incrémentent toutes les 16 images en 35 mm et toutes les 40 images en 16mm.

Le chiffre repart à 000 sur le clap de chaque plan, le chiffre étant précédé du n° de plan.

ex : 015 006 signifie qu'on est à 6 pieds (d'où le nom) du clap du plan 15.

Cette opération peut se faire à la main, heureusement, il existe des machines appelées piéteuses qui comportent des tampons encreurs et peuvent piéter simultanément les pellicules son et la pellicule image. Le monteur doit juste veiller à remettre le compteur à zéro sur chaque clap, et à identifier le plan.

En cas de doute quant au synchronisme d'une série de plans, il suffit d'inspecter les numéros de piétage des différents supports. Chaque plan, même monté, comporte certainement plusieurs numéros sur sa durée. S'ils sont alignés sur les différents supports, pas de problème.



Le Montage (enfin !)
Le monteur peut enfin attaquer son travail artistique ! Il manipulera les différents supports en prenant garde, avec l'aide des n° de piétage, à conserver la synchro son/image.
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Le monteur son peut enfin s'attaquer à l'habillage de la bande son, ajoutant au son synchrone (géré la plupart du temps par le monteur image), les bruitages, les ambiances et la musique.

Il débutera chaque bobine additionnelle par une croix de start et une image de 1000 Hz, comme il se doit.
Une fois son montage terminé, la copie de travail image sur laquelle il a effectué ses coupes est envoyée au labo pour la conformation du négatif. Il s'agit de reporter les mêmes coupes sur le négatif en inspectant où elles ont eu lieu sur la copie de travail. Pour les fondus enchaînés et autres effets, des symboles conventionnels (des rampes) sont tracés au crayon gras par le monteur.
Les bobines de son synchrone, dialogues refaits (ADR), bruitages (foley), ambiances, effets sonores et musique doivent maintenant être mixées.
C'est là que les numéros de bord (keycodes) interviennent. Rien à voir avec les n° de piétage, comme vous allez le voir.

Ces numéros sont inscrits sur le négatif dès sa fabrication. Kodak et Fuji, les seuls fabricants de pellicule cinéma, se débrouillent pour qu'aucune bobine vendue ne comporte les mêmes chiffres.

Lorsque le négatif est développé, ces chiffres apparaissent sur la copie de travail.

Il ne reste plus qu'à inspecter où les coupes ont eu lieu par rapport à ces chiffres sur la copie de travail, pour répercuter les mêmes coupes sur le négatif original. Autrefois effectuée manuellement, cette conformation du négatif se fait maintenant par robot, grâce aux keycodes sous forme de code barre qui accompagnent les chiffres en clair.

S'en suivent diverses étapes visant à rendre les plans d'une même scène homogènes en colorimétrie, en luminosité, etc...

On parle de copie zéro, avant que ces rectifications ne soient apportées, puis de copie un, qui est la version définitive du film, celle que le spectateur verra en salle.

l'image du film est fin prête !