Productions & Groupes

Voici les groupes récents pour lesquels j'ai effectué un travail de production :
Gumchewa
Lofofora
Out Loud / Squame
P.M.T.
Sayma
The SemiToneS
Varans de Komodo
Watcha



1. Qu'est-ce qu'un "producer" ?

Ce terme a un sens tout particulier, qui pourrait se traduire en français par "réalisateur sonore".

Il est le personnage clef de tout album de musique récente réussi. Dans certains styles musicaux, on s'étendra d'ailleurs plus longuement dans les articles de presse sur le nom du producer, gage de bonne qualité d'un album, que sur la musique ou sur le groupe lui-même !


Chaque producer a sa patte, un son qui lui est propre (on reconnaît immédiatement ROSS ROBINSON, par exemple), et souvent, un style dans lequel il excelle, en dehors duquel

a) : il a peut-être oeuvré mais ne s'est pas détaché du lot ;

b) : personne ne le contacterait pensant qu'il ne sait faire que ça

c) : le mec est tellement occupé dans ce style particulier qu'il n'a plus le temps de se consacrer à d'autres styles !

C'est dommage, car il est évident que ces types ont des oreilles, capables de s'adapter à n'importe quelle mouvance, du bal musette d'YVETTE HORNER à la techno ultra-hard core d'ALEC EMPIRE.

Le "producer" définit l'ensemble de ce qui fait un album : cela va de la pré-production (composition, choix des titres, organisation en studio, méthodes de travail), au produit fini (aide à la présentation du livret de l'album, choix des photos, des textes, etc.),en passant bien sûr par le travail de studio (enregistrement, mixage, puis mastering).

Si vous en avez assez de lire sur un écran de télé, et souhaitez en savoir plus sur les rapports Maison de Disque-Artiste-Producer, je vous conseille le sublime livre en papier
(hélàs pour les anglophobes... vous avez deviné !)

Confessions of a Record Producer, de Moses Avalon,
aux éditions Miller Freeman Books
($17.95)

TOUT y est ! Rien d'autre à dire... c'est LA BIBLE. Tout le monde devrait lire ce livre avant d'entamer quoi que ce soit dans le domaine musical : produire, composer, monter une maison d'édition, etc. Une visite sur son site vaut mieux qu'un paragraphe d'éloges : www.mosesavalon.com.


2. Qu'est-ce que la pré-production ?

Voir aussi Conseils de Pré-production, si vous êtes musiciens sur le point d'entamer un album.

La pré-production, c'est tout le travail de préparation avant de "rentrer en studio". Dans certains cas (Anecdote), le travail de préparation est tel, dans de petits studios qui n'ont presque rien à envier aux grands, qu'il ne reste presque plus rien à faire une fois dans le "vrai" studio.

Cela commence par la prise de contact entre le groupe et le producteur. Il assistera à plusieurs répétitions (du moins, c'est comme cela que moi je procède) pour se faire une idée du son spécifique du groupe.

Puis, Il s'agit de trouver la méthode de travail la plus adaptée à l'enregistrement, en fonction de nombreux critères : techniques (instruments joués), psychologiques (musiciens timides, égocentriques, ...), fonctionnels (disponibilité des studios, surfaces des salles, ...).

Les répétitions qui suivent se mettent à intégrer certaines des méthodes choisies (s'entrainer à jouer avec un clic, ou sans, par ex.).

L'informatique peut être mise à contribution pour préparer diverses séquences, en guise d'aide, ou de sons définitifs.

L'enregistrement (même de basse qualité avec un radio-cassette) permet déjà de se faire une idée des structures de morceaux défaillantes.

Un planning "d'occupation des lieux" est établi, qui permet de prévoir au quotidien la progression des enregistrements.

Pendant toutes ces séances, le producteur et le groupe définissent ensemble la couleur (ou le son, si vous préférez) de l'album qu'ils souhaitent obtenir.


3. Enregistrement

Voir aussi Conseils de Pré-production, si vous êtes musiciens sur le point d'entamer un album.

C'est pendant l'enregistrement que les musiciens sont le plus soumis au stress. Le producteur doit veiller à gérer ce stress, et c'est plus un travail psychologique que technique (technique qui doit s'effacer pour laisser la place au côté artistique du processus) qu'il doit effectuer.

Le producteur doit tenter de respecter le planning établi lors de la préproduction : le temps en studio coûte cher ! Il doit donc ménager les forces de chacun, tout en instaurant une bonne ambiance (ou une ambiance à chier, selon les goûts : anecdote).


4. Mixage

Là, normalement, les musiciens n'ont plus rien à faire à part se ronger les ongles sur le canapé à l'arrière de la régie, en écoutant ce que devient leur musique. Il est très important de définir dès la pré-production le rôle qu'aura le producer AUX YEUX DES MUSICIENS. Ils n'auront pas alors de surprise par rapport aux choix d'effets, de dosages des instruments entre eux, lors du mixage. Les musiciens peuvent participer, si cela a été convenu, dans les choix artistiques, mais plus ils seront nombreux, plus le producer aura du mal à maintenir un résultat homogène (anecdote). La plupart des musiciens n'ont hélàs pas une vision d'ensemble, et tendent à se focaliser sur leur instrument.


5. Mastering... Que l'on devrait normalement appeler pré-mastering !

Le mastering à proprement parler est une étape très technique, pas du tout artistique, effectuée dans un labo spécialisé. Cela consiste à transférer un gros fichier informatique sur un disque de verre (appelé Glass-Master), ce dernier servira par la suite à l'usine pour dupliquer les CDs que vous trouverez dans les bacs chez les disquaires. Rien de bien passionnant là dedans, donc !

Le Pré-Mastering, quant à lui, est la cerise sur le gâteau, voire même, le glaçage qui donne un meilleur goût à certains gâteaux bien fades ou étouffe-chrétiens. Le glaçage peut bien entendu être concocté par un piètre cuisinier, ce qui ruine le gâteau tout entier.

Le travail consiste globalement à

1)

retoucher légèrement l'égalisation des morceaux pour qu'ils soient homogènes d'une plage à l'autre, puis à...

2)

compresser/limiter comme un bourrin pour obtenir un maximum de niveau subjectif sur le CD !!!

 

Cette tendance malheureuse instaurée au début des années 90 n'a ni queue ni tête : l'auditeur, s'il veut entendre son CD plus fort, dispose pour cela d'un potard appelé Volume sur sa chaîne Hi-Fi ! Hélàs, maitenant que le mal s'est imposé, il faut vivre avec, car rien n'est pire, semble-t-il, pour un groupe que de figurer au milieu d'une compilation (furoncle de la culture musicale) avec un niveau sonore inférieur à ses voisins.

3)

Enfin, les morceaux sont assemblés dans l'ordre définitif du CD, et...

4)

les index de recherche de plage sont posés.

5)

Un fichier informatique est alors créé, appelé CD Tape Master. C'est lui qui file au Mastering pour obtenir le Glass Master de duplication.


6. J'ai mes propres gourous, pour ceux que ça intéresse.

TREVOR HORN : Pour sa capacité à transformer en or tout ce qu'il touche :

- FRANKY GOES TO HOLLYWOOD (Welcome to the Pleasure Dome, l'un des plus grands albums de tous les temps !)
- SEAL
- YES
(dont il a fait partie),
- PROPAGANDA,
- ART OF NOISE
(dont il fait partie),
- GRACE JONES,
- TINA TURNER,
- BUGGLES
(le chanteur binocleux, c'est lui !)
- MALCOLM McLAREN
(sa première production, avant de fonder sa maison de disques, Z.T.T.)

TERRY DATE : Inventeur du concept du "PLUS FORT QUE TOI !" :

- DEFTONES
- PANTERA
(qui, pour moi, a révolutionné le son "métal" avec Vulgar Display of Power)
- WHITE ZOMBIE
- PRONG,
- HANDSOME
(non, pas les petites frappes blondes !),
- SOUNDGARDEN,
- MACHINE HEAD
(au mixage, avec Robinson à la production !)

BRUCE SWEDIEN : Pour son fabuleux travail avec Michael Jackson, le "King of Pop" (jeu mystère !). Bruce, quant à lui, est certainement le "King of Q-Sound" ! Ecoutez tous ces sons virevolter dans l'album Dangerous.

BOB CLEARMOUNTAIN : Pour son incroyable talent de mixeur. Je suis presque certain que sa carrière a débuté en 1947, dans une petite ville appellée Roswell... Hmmm, je me demande bien si......

ANDY WALLACE : Pour rester aussi jeune ! Alors qu'il pourrait être votre grand-père !! Si seulement je pouvais encore être capable de mixer du métal ultra-bruyant à son age (si je l'atteins).

JACK RENNER : Dans un registre tout à fait différent, pour son travail phénoménal en musique classique, qu'il a, à mon sens, aussi révolutionnée. Réveillez-vous Deutsch Grammophon, Decca, etc. ! Jettez une paire d'oreilles sur n'importe quel enregistrement de la maison de disques TELARC et préparez-vous à entendre ce que la stéréo aurait toujours dû être : un enregistrement "dimensionnel", et non pas provenant de deux sources distinctes.

J'adore des tas d'autres producteurs, mais c'est peut-être déjà très ennuyeux à ce stade là de la page !




































Jeu mystère :

Comment se fait-il que le King of Pop (ce n'est pas moi qui lui ai donné ce nom, c'est la planète entière !) soit maintenant dans les bacs "Soul" chez les disquaires, et non dans les bacs "Pop" ? Ca me saoûle, c'est le cas de le dire !!