Rock-Sound N°70 (Juin 99) PAGE 1

ON LES SURVEILLAIT DU COIN DE L'OEIL LES LASCARS !

WATCHA, AVEC UN PREMIER ALBUM EPONYME, commence à faire son trou sur scène ET PLEYMO, qui fait monter la sauce a grands coups de "Keçkispasse" ET QUI SORT CE MOIS SON PREMIER ALBUM. Rencontre au sommet donc entre MANU ET BOB (GUITARE & CHANT) POUR LE TEAM WATCHA ET MARC ET FRANK (CHANT & PLATINES) POUR LE GANG PLEYMO, POUR RÉAGIR SUR QUELQUES-UNS DE LEURS THÈMES DE PRÉDILECTION. AVANTI.



Manu : Moi, je dis éphémère !

Bob : Moi, je dis opération commerciale

Marc : Moi, je dis : ça me plaît (rires) !

Frank : C'est joli en général un single... Non, c'est un bon petit support, très graphique et tout. Ouais, single, ça marche !

Manu : Ouais, faut voir le titre...

Bob : Tu parles dans un autre style ? Parce que moi, single, j'entends tout de suite Mariah Carey...

Marc : Ouais, ben, c'est ça ! Y'a pas longtemps, j'ai fait halluciner une nana - qui était déjà désespérée par mon cas ! - parce que je lui disais que j'adorais le single de Céline Dion sur le Titanic C'est vrai j'écoute bien tous ces trucs "Prince of Egypt", etc. Non, c'est vrai, j'aime bien, ça change. Je n'écoute pas du tout de musique dans notre style parce que ça me dérange. Je ne sais pas si c'est comme ça pour vous mais, dans une phase d'écriture, si j'écoute Korn, je ne peux plus chanter ! Pareil pour Deftones, ça me bloque. Alors, j'écoute du rap à l'extrême ou alors Cake. Et puis j'achète des singles : Madonna par exemple. C'est frais, ça change. Bon, ça pue le commerce mais je m'en fous (rires) !

Frank : Et puis, ça fait du bien de se laisser avoir de temps en temps. On est comme tout le monde, on aime bien son petit confort de temps à autre ! Non ?



Manu : Bonne expérience ! Bonnard !

Bob : Moi, je pense que c'est là qu'on retombe les pieds sur terre, parce que c'est vraiment une expérience qu'à la fois
on aime mais qui est extrêmement difficile.

Manu : Ben, c'est vrai qu'il faut redonner l'énergie de la salle, et ce n'est pas forcément facile. Donner le côté live sans le côté live et ça, c'est chaud. Mais c'est une super expérience. Après, tu visualises vraiment
tes morceaux, tu gagnes vraiment en compétence.

Bob : Après avoir fait un skeud, y'a vraiment des erreurs que tu refais plus. Frank : Et puis, le studio, c'est la magie. Putain, c'est tellement magique ! T'as le temps de prendre du recul de bidouiller tes petits trucs...

Marc : Justement ! Moi, studio, je dis attention, parce que de nos jours, où fixer la limite entre toi, ce que tu fais sur scène et ce qui est possible en studio ? Nous pour l'enregistrement, on s'est dit : "Bon, on fait Pleymo, juste Pleymo, sans plus. " Parce que l'ingé-son, il peut vraiment te faire ce que tu veux. Tu chantes faux, pas de problème, il rectifie ta voix, il te la met droite ! Alors, si tu commences à fonctionner comme ça, après, il n'y a plus rien, et tu te retrouves sur scène avec quelque chose qui n'a plus rien à voir. Attention, c'est hyper dangereux.

Bob : Mais, en même temps, tu mesures très bien ce que disent les Américains "A tape doesn't lie" (rires)

Manu : C'est vrai, d'ailleurs c'est pour ça que c'est une bonne école parce que tu te rends compte une fois en studio qu'il y a des trucs qui ne fonctionnent pas et que tu es obligé au dernier moment, de faire d'autres arrangements. Ça te met un peu la pression...
Bob : C'est vrai, c'est mortel ! Spécialement en tant que chanteur ! Putain, y'a des fois, c'est vraiment dur, tu ne sais plus où tu en es !

Marc : Moi, je rappe beaucoup, c'est plus facile. Une fois que tu connais les textes, ça va. Mais je reconnais que pour le chant, ce n'est pas simple des fois.

Bob : Ouais, quand tu répètes cent fois la même phrase, t'as vraiment l'impression que tu la répètes de la même manière, et puis y'a le gars derrière la vitre qui te dit : "Tu peux la rechanter comme à la troisième prise !" (rires) Tu ne sais vraiment plus où tu habites !

Manu : Ce qu'il y a de bien en studio, c'est la part de créativité que tu ne soupçonnes pas et, c'est à la dernière minute que t'as un flash, que tu trouves le son qui tue, ou la façon de balancer une phrase. Ça, c'est super, ça te pousse dans tes derniers retranchements...



Manu : Nous (rires) ! Watcha, nous, on a été nos propres producteurs, que ce soit financièrement ou artistiquement, c'est notre disque à cent pour cent. Mais on aimerait bien bosser avec un producteur sur le prochain album.

Suite (page 2)

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