Rapport Son

Si les gens de l'image ont la chance d'avoir une secrétaire à temps complet pour gérer la paperasse, il n'en est pas de même pour le chef opérateur son, qui doit s'occuper à la fois... du son (biiieeen !!!) et de sa propre paperasse. Les cahiers de rapport son, qu'on peut se procurer tout fait chez les loueurs de matériel cinéma, se composent comme pour le rapport scripte de plusieurs feuillets auto-carbonnés, dont un exemplaire pour la production, un pour le monteur son, un pour le labo de repiquage et un pour le labo film.

Le chef opérateur note en les plans/prises au fur et à mesure qu'il enchaîne les enregistrements ainsi que des commentaires qui peuvent aussi bien concerner l'image (pourquoi une prise est bonne au son mais ne peut être exploitée en tant que son synchrone parce que l'image est ratée) que le son. Chaque bobine (ou cassette) reçoit un numéro, noté en . Le format d'enregistrement le plus répandu dans les années 60, 70 et 80 était la bande 1/4 pouce analogique. Les magnétophones utilisés étaient très souvent de type NAGRA III, NAGRA IV, NAGRA IV.2 (ceux-ci étant mono pleine piste : la largeur entière de la bande utilisée pour enregistrer un canal) ou NAGRA IV.S (stéréo pleine piste : deux canaux occupent la largeur de bande, avec la possibilité d'une troisième petite piste logée entre les deux, permettant d'enregistrer un time-code, ce qu'on appelle un format stéréo time code central). Comme en plus, différentes vitesses de défilement sont possibles (3,75 / 7,5 ou 15 pouces/sec, soit : 9,5 / 19 ou 38 cm/s), on comprend pourquoi les cases en sont nécessaires. Ce rapport son est un peu vieillot, puisqu'il ne prend pas en compte les autres formats audio plus récents : DAT (beurk !!!), NAGRA D, HHB Genex, etc... Il vaudrait mieux remplacer ces deux cases par une seule case avec de la place baptisée "format d'enregistrement".
Enfin, l'une des indications les plus importantes sur un rapport son concerne la fréquence image . Lors du repiquage, il est très important qu'une seconde de son occupe le même nombre de perforations qu'une seconde d'image. La cadence de prise de vue normale d'un film est 24 images/sec. Mais pour les téléfilms des pays dont le secteur est en 50 Hz, tournés avec de la pellicule film
(pour obtenir un certain grain d'image), les producteurs décident presque toujours de tourner à 25 images/sec. Comme l'intégralité du film sera tourné à la même cadence, il suffit donc au chef opérateur son de se renseigner une bonne fois pour toute auprès du chef opérateur lors de la pré-production.




Toujours au chapitre "écritures", le chef opérateur son identifie aussi les bobines avec du gaffer blanc, collé sur un des flasques de la bobine. Dessus, il note le N° de la bobine, le titre du film, la production et, tant qu'à faire, la date.

Il fera de même sur la tranche de la boîte dans laquelle la bobine sera rangée. Le rapport son sera plié et inclus dans la boîte.

Toutes ces précautions sont nécessaires pour s'assurer qu'aucun des éléments d'un film ne se perde dans les nombreux labos de la production.