l'EDL

Une fois qu'une série de plans a été filmée par l'équipe de tournage, les images peuvent être numérisées (transférées sur disque dur amovible, avec au passage, des algorithmes de réduction de débit pour que moins de place soit occupée sur les disques) ou alors reportées en vidéo grâce à un télécinéma, et confiées au monteur dans les plus brefs délais. Ce dernier peut être équipé d'un banc de montage vidéo (Sony, Ampex, etc...) ou virtuel (Avid, Lightworks, Media 100, etc...). Dès réception des éléments, après synchronisation du son dans certains cas, celui-ci peut entamer le montage de la scène.

- "Mais la qualité des images et du son qu'il manipule n'est pas optimale !"

Ce n'est pas ça le plus important. Le plus important, c'est que les adresses de time code qu'il manipule soient les mêmes que les adresses sur les supports originaux "pleine qualité".

Lors d'un montage de ce type
(sur banc virtuel), ce ne sont pas les images et les sons qui sont manipulés, juste des pointeurs, des paramètres, qui indiquent comment la lecture des fichiers image et son doit se faire depuis le disque dur : quel fichier image, de quel TC à quel TC, avec quel effet vidéo, avec quels fichiers son, sur quelles pistes, de tel TC à tel TC, à quel niveau, avec quel fade-in, quel fade-out, etc... Ces paramètres de lecture peuvent être affichés sous forme de tableau, qui forme une EDL texte (voir plus loin).

exemple d'EDL texte

Lorsque le monteur effectue ses montages (spécifie ces pointeurs, en somme), il forme une liste de ces décisions de montage dans la mémoire du système de montage. Cette EDL (Edit Decision List) peut être imprimée, et bien entendu, sauvegardée sur disquette.

Le format le plus courant est le format CMX, mais chaque logiciel de montage a son propre format. Il en existe donc des dizaines, propres à Avid, Lightworks, Media 100, SADiE, Pro Tools, Sonic Solutions, Sony, Ampex, Akaï, etc... Le fichier peut même être sauvegardé ou lu en tant que fichier texte, les colonnes étant séparées par des tabulations, par exemple. Comme il ne s'agit que de pointeurs, ce fichier n'occupe que quelques centaines de kO, les fichiers image ou son occupant quant à eux plusieurs MO, voire plusieurs GO sur des disques généralement dédiés à leur stockage.
D'ordinaire, un logiciel d'édition propose de manipuler graphiquement les éléments, qui se présentent sous forme de blocs image ou son, sur des pistes à l'écran. En fait, ce n'est rien d'autre qu'une représentation graphique de l'EDL, bien plus agréable à manipuler qu'une liste avec des tas de colonnes. Déplacer une forme d'onde à la souris sur un écran de logiciel son ne revient en fait qu'à modifier la position temporelle de lecture du fichier son correspondant, par rapport aux autres fichiers.  

 

exemple d'EDL graphique

Le même résultat pourrait être obtenu en modifiant le TC de début de ce fichier dans l'EDL texte, même si c'est bien moins convivial. Tout logiciel devrait, cependant, donner accès à l'EDL sous cette forme brute qu'est l'EDL Texte.