Humour |
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"Ca sert à rien une DI ! Les sorties de mon synthé sont en jack, et mes entrées ligne de console aussi, alors..." |
Pourquoi toute cette VIOLENCE envers ce monsieur qui semble, ma foi, d'une logique infaillible ? |
REVENIR SUR LA PRECEDENTE, C'EST TROP
BON !! | INEPTIE SUIVANTE
Les boîtiers de Direct |
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Aussi appelés DI (Direct Injection, ou Input) Box.
De quoi s'agit-il ? | Pourquoi l'utiliser ? | Branchements | Différentes sortes de DI
Le rôle d'un boîtier de direct est double :
Avant tout, il sert à abaisser l'impédance d'un appareil qui aurait une impédance de sortie trop élevé pour entrer directement dans un autre appareil. Typiquement, une guitare équipée d'un pick-up qu'on voudrait directement rentrer dans une console. Puis, mais c'est seulement son rôle secondaire, il en profite pour symétriser le signal, ce qui lui permet de parcourir de longues distances (attention tout de même aux instruments ayant un niveau de sortie faible / voir plus loin) sans risques de parasitage. Certains boîtiers, lorsqu'ils sont alimentés (par une pile ou par le secteur), en profitent pour amplifier le signal, mais ce n'est pas le but initial d'un boîtier de direct.
Pourquoi et quand a-t-on intérêt à en utiliser un ?
Les raisons sont multiples :
Pour entrer dans une console
Les instruments de type guitare ou basse électrique, ainsi que les synthétiseurs, expanders et samplers, ont une impédance de sortie beaucoup trop élevée pour une entrée micro, ou une entrée ligne de console.
Si vous êtes têtus et que vous vous branchez tout de même directement dans la console, l'instrument manquera de définition dans les basses fréquences, ce qui est un comble pour la plupart des instruments qu'on vient de citer ! Dans certains cas, l'instrument manque même cruellement de mordant, d'attaque, de définition en général.Pour parcourir de longues distances
Surtout en concert, mais aussi en studio, l'instrument est rarement à quelques mètres seulement de la console. Qui plus est, ces environnements sont hostiles, non pas à cause du pit-bull du rapper, mais à cause de tous les rayonnements électro-magnétiques qui y règnent.
Le fait de symétriser le signal permet à celui-ci d'arriver sans encombre jusqu'à l'endroit où il va être utilisé (console, magnéto, etc...).Méfiez-vous des sorties "ligne" des synthétiseurs/sampleurs/expanders. Puisqu'ils sont la plupart du temps en Jack 1/4", la tendance est grande de brancher ça directement dans l'entrée ligne (bien souvent en Jack 1/4" aussi, sur les consoles home-studio) de la console.
Erreur : rares sont les fabricants qui proposent une impédance de sortie digne d'une sortie ligne de magnétophone professionnel sur leurs appareils. Sur un Synclavier, un Kurzweïl K-2000 (avec les leds rouges qui clignotent en face avant !!!), un EMU haut de gamme ou un Fairlight, qui sont des outils de travail de studio avant tout et après pour musiciens friqués, les sorties lignes sont de véritables sorties ligne, souvent en XLR, d'ailleurs.
Pour tout le reste : DI ou son pourri ; à vous de voir.
Cas concrêt :
Il y a une dizaine d'années, au CREAR, j'ai fait écouter aux élèves la différence entre le canal gauche d'un D50 Roland entrant directement en entrée ligne d'une Soundtracs Saphyre, et le canal droit passant par une DI, pour ensuite attaquer une entrée micro. On redécouvre carrément une octave dans le grave sur le canal droit, le son est bien plus mordant sur les formes d'onde à composantes harmoniques élevées.
Depuis, les fabricants ont fait des progrès, mais ce ne sont toujours pas de vraies sorties ligne à mon goût.
Pas grand chose à dire, sinon qu'il est tout à fait normal que la sortie soit en XLR, alors que l'entrée est le plus souvent en Jack 1/4".
- "Mais alors : Où est-ce que je branche mon synthé maintenant qu'il traverse mon boîtier de direct et que je me retrouve avec une XLR ? Ma console a des Jacks 1/4" en entrée ligne !!! Damned de crévindiou !!!"
No panic ! C'est normal qu'on vous dit ! Passez par une entrée micro, qui elle, est toujours en XLR sauf peut-être sur quelques consoles, mais un conseil : changez-en si c'est le cas chez vous !!!
- "Mais mon synthé sort à niveau ligne, c'est marqué derrière d'ailleurs : line out ! Pourquoi brancher ça dans une entrée micro ? Je risque de tout flinguer, non ?"
Un synthé a une sortie de niveau élevé, comparé à une basse (quoique, sur certains modèles de basses à sorties actives) ou une guitare électrique (là, c'est toujours vrai), mais ça ne change rien au problème d'impédance. C'est lui qu'on cherche à résoudre avec le boîtier de direct. Les entrées micro d'une console sont prévues pour accepter une large gamme de niveaux, qui vont des quelques mv d'un micro de type Beyer M160, ou d'une guitare électrique, aux quelques volts issus d'un U-87 Neuman placé devant une caisse-claire (prudence tout de même, pas n'importe quel style de musique de dingue !), d'une basse jouée en slap ou d'un synthé.
Maintenant, il s'agit de faire attention à ce niveau, justement. Si vous ramenez un signal plutôt faible depuis votre DI (guitare, basse jouée au doigt), pas de problème. Si vous ramenez un signal plutôt élevé (synthé, ou basse fracassée), il risque de saturer l'entrée micro, voilà pourquoi cette entrée comporte généralement un bouton appelé PAD (ou ATT, ou encore -30), qu'il faudra enclencher pour réduire l'amplification de base (généralement de 40 dB) du pré-ampli micro.
Si votre console n'a pas d'atténuateur, soit elle est très bizarre, changez-en, soit c'est tout simplement que la course du potentiomètre de gain couvre toute l'étendue d'amplification, ce qui est moins précis mais économise au constructeur la pose d'un bouton par tranche !!!
Certains boîtiers de direct sont équipés d'un atténuateur en sortie, permettant de régler une partie du problème avant même d'entrer dans la console. Typiquement, il aura trois positions :
0 |
Sortie à niveau normal |
-10 |
Sortie atténuée de 10 dB |
-20 |
Sortie atténuée de 20 dB |
A vous de voir, sachant qu'il vaut mieux éviter, autant que possible, d'atténuer au boîtier si c'est pour réamplifier à l'ampli micro !
Différentes sortes de Boîtiers de DI
Il existe de nombreuses marques et types de boîtiers (beaucoup sont faits "maison"), que l'on peut néanmoins classer en deux catégories :
DI à transformateur, dite PASSIVE
Très simple de conception, il ne nécessite pas d'alimentation puisque seul le rapport entre les différents bobinages d'un transformateur assure à la fois l'adaptation d'impédance, et la symétrisation.
Leur avantage est qu'ils peuvent être utilisés dans les deux sens : pour aussi élever l'impédance de sortie. Comme lorsqu'on souhaite réinjecter une piste de guitare provenant d'un magnétophone, dans un ampli guitare, sur l'entrée normale (instrument) de ce dernier.DI à ampli-op, dite ACTIVE
Celui-ci comporte des circuits électroniques divers, dont des amplis-op, qui nécessitent une alimentation pour fonctionner, d'où le terme ACTIF.
Ils ne peuvent véhiculer le signal que dans un seul sens : haute impédance (instrument) vers basse impédance (entrée de matériel pro : console, magnéto, etc...).DI à lampe, dite A LAMPE !
-"Ben alors ! T'avais dit deux catégories !"
Là, il s'agit juste d'un circuit supplémentaire basé sur les technologies de préamplis à lampes, dans une DI inévitablement active, qui est censé amener une "chaleur" spécifique au signal qui traverse la boîte. Je propose de rajouter des faders, un égaliseur, un système de routing et...... Zut ! Je viens de réinventer la console.
Simple gadget, somme toute, mais non moins intéressant si le but est de colorer le signal.
"Aah OK OK OK... J'ai tout compris"
Source de la blague : 98% des home-studios !!!
Merci à François Festy pour les photos.