Rock-Sound hors-série N°3 (100% Rock Français)

Les frères potards En réussissant à s'imposer avec un premier album fusion-métal d'une qualité qu'on doutait de voir arriver en France, les Parisiens de Watcha construisent brique par brique une renommée pas volée, vu la teneur des foudroyantes prestations scéniques.

BOB (chant) et Manu (guitares) en ont un peu par-dessus la tête d'avoir été sans cesse comparés depuis l'apparition en bacs de leur premier album à la clique californienne, qu'il s'agisse de Korn ou Deftones. Ultime fusion rapmetal, les Watcha n'ont gardé des deux groupes précités ("qu'on adore, cela dit', précise Manu) que l'accordage très bas des guitares et de la basse. L'aspect "downtuned", comme dirait l'autre. Aaah, le son, venons-y. Un dilemme, pour les Watcha que Manu, tout penaud, a tôt fait de mettre au clair. En effet, dans un récent numéro de rock sound, le garçon avait laissé entendre que c'était au groupe plus qu'au producteur qu'il fallait attribuer la qualité du son de l'album. "Je voudrais juste dire que j'ai fait une bourde. En lisant ça, notre producteur s'est scandalisé, et il avait tout à fait raison. Ce n'est pas du tout ce que j'avais voulu dire. Je voulais dire qu'on s'était aussi beaucoup sentis impliqués dans le travail de production. Mais il a vraiment fait un boulot fabuleux. Je lui présente toutes mes excuses." Well, this is an horrible mistake... mais que voulez-vous ? Un bout de patate, un chameau qui passe au loin, et on se laisse distraire ! Pour ce qui est de la scène cependant, les Watcha sont irréprochables. A force de tourner, ils en sont venus à se classer parmi les groupes les plus importants en la matière. Qu'on se le dise : Watcha sur scène, c'est le feu aux planches, la classe, la précision, la puissance. Headliner ou en support des houblonnées et siliconées Nashville Pussy, le public ne leur résiste pas, et entre irrémédiablement dans la transe. « On hallucine déjà quand on voit que certains fans connaissent les paroles. Ça fait bizarre. Et on essaie vraiment d'apporter quelque chose de plus, ajoute Bob. A nos rappels, on essaie de faire monter les gens du public, de les faire chanter. Les concerts qui se terminent et où tu dois tout remballer dès que c'est fini, ça me fout le bourdon." Après la Belgique et la Suisse, on ne saurait que trop vous conseiller d'aller vite vous en payer une tranche, car les Watcha retournent bientôt en studio. Ne s'arrêtent-ils donc jamais ?